Crédit immobilier : faut-il s’assurer contre la perte d’emploi ?

Prendre une assurance perte d’emploi lorsque l’on souscrit un prêt immobilier peut s’avérer tentant pour sécuriser vos remboursements. Du moins en théorie. Car en pratique, l’assurance contre le chômage coûte cher, reste complexe à mettre en œuvre tandis que ses garanties sont le plus souvent très partielles. C’est en tout cas l’avis du comparateur d’assurances Magnolia.fr.

Perte d’emploi : qui est couvert ? Avec des conditions très restrictives, « l’assurance chômage est réservée à certaines catégories d’emprunteurs » explique le communiqué de Magnolia.fr. Pour l’obtenir, vous devez travailler en CDI et avoir entre six mois et un an d’ancienneté selon les contrats. Si vous perdez votre job, vous devez percevoir les allocations versées par Pôle Emploi pour être indemnisé. Selon le comparateur, l’assurance perte d’emploi ne couvre pas les périodes d’essai, la préretraite, le chômage partiel, la démission et la rupture conventionnelle.

Assurance de prêt : ce qui est obligatoire
En matière de crédit immobilier, l’assurance perte d’emploi est facultative. Rien ne vous oblige à la souscrire. En revanche, aucune banque ne vous accordera de prêt si vous ne souscrivez pas une assurance décès-invalidité. Elle couvre le décès et la perte totale et irréversible d’autonomie. En d’autres termes, elle vous indemnise si vous ne pouvez plus travailler. En cas de décès, elle prend le relais des remboursements et la famille peut ainsi conserver le bien.

Assurance chômage : sous conditions. La mise en œuvre de l’assurance reste complexe. Vous ne pourrez être indemnisé que six à douze mois après la signature du contrat (délai de carence). Ensuite, vous devez tenir compte du délai de franchise : l’assurance entrera en jeu entre trois et neuf mois après le début de versement de vos allocations chômage. Le plus souvent, les montants versés varient entre 30 et 80% de la mensualité et sont toujours plafonnés. « La durée d’indemnisation est limitée à trente-six voire quarante-huit mois sur la durée du crédit et pour une même durée d’inactivité, la prise en charge maximale court entre six et dix-huit mois » pointe Magnolia.fr

Prix : une assurance trop chère ? Un contrat d’assurance perte d’emploi coûte, selon l’étendue des garanties proposées, entre 0,10 et 0,70% du montant emprunté. Ce qui représente, selon le comparateur, entre 3.000 et 20.000 € pour un prêt de 150.000 € sur vingt ans. Des montants qui s’ajoutent au prix de l’assurance décès-invalidité (de 0,15 à 0,40% du montant emprunté). « Les conditions et le coût important des assurances perte d’emploi méritent donc de réfléchir à deux fois avant de s’en équiper » conseille Magnolia.fr.

Perte d’emploi : les atouts des crédits modulables
La grande majorité des prêts immobiliers est assortie de souplesses de fonctionnement. De quoi faire face en cas de baisse temporaire de vos revenus et notamment si vous perdez votre travail. Vous pouvez ainsi baisser le montant de vos mensualités de 10, 20 voire 30%. Une modularité qui allonge la durée de remboursement. Autre option : les mensualités reportables, que vous pouvez décaler en fin de prêt. Vous pouvez aussi suspendre les paiements pendant une certaine période (six mois par exemple. Là encore, ces solutions rallongent la durée du crédit. Vérifiez bien que votre contrat de prêt propose ces solutions.