Sur le marché immobilier de Perpignan, les vendeurs sont encore trop gourmands

Les acheteurs se font toujours rares et leurs budgets sont serrés. Seuls les vendeurs qui proposent des biens de qualité à prix raisonnables arrivent à sortir leur épingle du jeu. Le point avec Marie-des-Neiges Cabrol, directrice de l’agence Cabrol Immobilier.

Capital.fr : Comment se porte le marché en cette fin d’hiver à Perpignan ?
Marie-des-Neiges Cabrol : Il est aussi tendu que l’année dernière. Les vendeurs, en particulier, se montrent toujours trop gourmands. Pourtant, les prix signés continuent à s’étioler peu à peu, même si la baisse ces douze derniers mois n’a pas dépassé les 5%. Remarquons que les biens proposés à des tarifs raisonnables arrivent toujours à trouver preneurs facilement, souvent en moins de trois mois.

Capital.fr : Quels sont les biens les plus faciles à vendre en ce moment ?
Marie-des-Neiges Cabrol : Les investisseurs, qui connaissent généralement bien le marché, sont à l’affût des bonnes affaires, et font partie des acheteurs les plus présents en ce moment. Ils affectionnent tout particulièrement les maisons d’une centaine de mètres carrés des quartiers périphériques ou des communes proches, qu’ils touchent pour 150.000 à 180.000 euros, et qu’ils louent très facilement pour 1.200 euros par mois, avec en prime un faible taux de vacance. On remarque aussi, d’une manière générale, que les maisons partent mieux que les appartements, pour lesquels les acquéreurs s’avèrent de plus en plus exigeants. Ils demandent souvent une terrasse avec une belle vue, un garage, et un prix de vente suffisamment réduit pour compenser d’éventuelles charges élevées. Par ailleurs, nous conseillons souvent aux vendeurs de réaliser une jolie rénovation avant de lancer les visites. Sans cela, la vente sera plus longue, et la décote finale plus grande que ce qu’auraient coûté les travaux.

Capital.fr : Quels sont tarifs actuellement pratiqués en centre-ville ?
Marie-des-Neiges Cabrol : Tout le long du cours François Palmarole, et dans les rues perpendiculaires, les appartements de haut standing des années 1980-1990, avec terrasse et garage, se négocient autour de 3.000 euros. Aux alentours de la place de Catalogne, comptez environ 1.900 euros le mètre carré pour un appartement des années 1960, dans une copropriété de standing avec garage et gardien, mais dont les charges seront généralement élevées. Il vient ainsi de se vendre un trois-pièces de 75 mètres carrés pour 142.000 euros, avec une très belle vue, au cinquième étage d’un immeuble avec ascenseur.

Capital.fr : Combien coûtent les maisons des quartiers périphériques ?
Marie-des-Neiges Cabrol : Comptez environ 180.000 euros pour une villa de plain-pied récente, en parfait état, d’une centaine de mètres carrés, sur 200 mètres carrés de parcelle. C’est à ce prix que s’est vendue l’une d’elles, de 2011, dans le quartier Saint-Assiscle, après avoir traîner en vitrine pendant plus d’un an, avec un prix de départ à 220.000 euros. Celles des années 1960-1970, en général encore dans leur jus, coûtent moins cher, mais méritent souvent des rénovations. Près du lycée Jean Lurçat, une villa de 100 mètres carrés sur deux niveaux vient de partir pour 136.000 euros, avec 50.000 euros de travaux prévus pour lui redonner vie.

Capital.fr : Dans quel secteur en devenir conseilleriez-vous de prospecter ?
Marie-des-Neiges Cabrol : Les quartiers promis aux meilleures perspectives sont plutôt excentrés, et proches des grandes surfaces, car ils correspondent plus aux modes de vie actuels. Les alentours de la porte d’Espagne, répondant à ce critère, faciles d’accès depuis le centre, situés en direction de la mer, et à 20 minutes de l’Espagne en voiture, sont ceux qui se développent le plus et le mieux. On y trouve facilement des maisons des années 1990, jolies et en très bon état, affichant 90 mètres carrés habitables, et autant exploitables en sous-sol, pour 190.000 euros environ. Il s’y construit encore des villas de quatre-pièces, coûtant 250.000 à 280.000 euros, et des petits immeubles de deux appartements, vendus sur plan autour de 2.800 euros du mètre carré.

http://www.capital.fr/immobilier/zoom-sur-une-ville-et-sa-region/sur-le-marche-immobilier-de-perpignan-les-vendeurs-sont-encore-trop-gourmands-1106923



Laisser un commentaire